mardi 12 février 2013

Économies africaines : Afrique, un continent riche en marge de l’économie mondiale


Malgré ses nombreuses richesses minières, énergétiques et démographiques, l’Afrique pèse peu dans l’économie mondiale. Selon le Professeur Agrégé en Économie, Seydi Ababacar Dieng, cette situation s’explique par de nombreuses contraintes, aussi bien intrinsèques qu’extrinsèques. Il se prononçait, la semaine dernière, à l’Institut africain de management (Iam), sur « Les atouts et les contraintes des économies africaines dans un contexte de globalisation ».

Pour sa session de rentrée 2013, l’Institut africain de management africain (Iam) avait convié, la semaine dernière,  le professeur Seydi Ababacar Dieng, agrégé en  Economie et par ailleurs, directeur du Laboratoire de Recherche Économique et monétaire de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) de l'université Cheikh Anta DIOP (Ucad) à se prononcer sur la problématique des économies africaines. Le Thème de la rencontre a porté sur « les atouts et les contraintes des économies africaines dans un contexte de globalisation ». 

A la lumière de son analyse, il ressort que le continent africain a des performances macro-économiques relativement médiocres au regard des énormes potentialités qu’il regorge pourtant. En témoigne la croissance du Pib réel du continent qui s’est établie à 3,4 % en 2011 et à 3,5 % en 2012. Pour l’Afrique subsaharienne, elle a enregistré des taux de croissance entre 5,1 % et 5,4 % tandis que l’Afrique du nord, le Soudan inclus, réalise une croissance économique beaucoup plus faible de 0,7 % en 2011 et de 1, 3 % en 2012. Le taux d’inflation est supérieur à 8 % sur la période 2011-2013. « Ces résultats macro-économiques, globalement décevants, sont naturellement et grandement liés à la position de l’Afrique dans le concert des nations et surtout dans l’économie mondiale. Celle-ci est caractérisée par la globalisation qui est une situation d’interdépendance croissante et d’extraversion croissante des économies nationales. On est dans un cadre où toutes les économies sont interdépendantes dans tous les aspects de la vie humaine. Même si l’Afrique demeure marginalisée dans ce marché dynamique », a-t-il expliqué. Pour le Pr. Dieng, les principaux atouts de l’Afrique demeurent ses richesses naturelles et sa vitalité démographique. Ces 2 éléments, en principe, devaient constituer une rampe de lancement pour son essor économique. Mais les contraintes, aussi bien intrinsèques qu’extrinsèques sont trop prégnantes.
Au titre des contraintes intrinsèques, il a notamment cité la mauvaise gouvernance économique, l’exiguïté des marchés nationaux et le déficit d’infrastructures, l’instabilité politique et sociale, la puissance des réseaux informels. 

Même s’il reconnaît que le secteur informel joue un rôle crucial en Afrique car il  remédie en partie la faillite des Etats dans leur mission de service et permet aux chômeurs d’avoir une activité génératrice de revenus.  Quant aux contraintes extrinsèques, l’agrégé en Economie indexe le fardeau de la dette, le diktat des bailleurs de fonds, la vulnérabilité de l’Afrique aux chocs externes, le protectionnisme déguisé des pays développés, la gouvernance mondiale en défaveur des pays africains, les accords tacites entre les grandes puissances pour diriger les institutions financières mondiales la détérioration des termes de l’échange et la polarisation des échanges  dominée par le triade Etats-Unis-Union Européenne-Japon.  

Elhadji Ibrahima THIAM

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