Malgré ses nombreuses richesses minières, énergétiques et
démographiques, l’Afrique pèse peu dans l’économie mondiale. Selon le
Professeur Agrégé en Économie, Seydi Ababacar Dieng, cette situation s’explique
par de nombreuses contraintes, aussi bien intrinsèques qu’extrinsèques. Il se
prononçait, la semaine dernière, à l’Institut africain de management (Iam), sur
« Les atouts et les contraintes des économies africaines dans un contexte de
globalisation ».
Pour sa session de rentrée 2013, l’Institut africain de management
africain (Iam) avait convié, la semaine dernière, le professeur Seydi
Ababacar Dieng, agrégé en Economie et par ailleurs, directeur du
Laboratoire de Recherche Économique et monétaire de la Faculté des sciences
économiques et de gestion (Faseg) de l'université Cheikh Anta DIOP (Ucad) à se
prononcer sur la problématique des économies africaines. Le Thème de la
rencontre a porté sur « les atouts et les contraintes des économies africaines
dans un contexte de globalisation ».
A la lumière de son analyse, il ressort que le continent africain
a des performances macro-économiques relativement médiocres au regard des
énormes potentialités qu’il regorge pourtant. En témoigne la croissance du Pib
réel du continent qui s’est établie à 3,4 % en 2011 et à 3,5 % en 2012. Pour
l’Afrique subsaharienne, elle a enregistré des taux de croissance entre 5,1 %
et 5,4 % tandis que l’Afrique du nord, le Soudan inclus, réalise une croissance
économique beaucoup plus faible de 0,7 % en 2011 et de 1, 3 % en 2012. Le taux
d’inflation est supérieur à 8 % sur la période 2011-2013. « Ces résultats
macro-économiques, globalement décevants, sont naturellement et grandement liés
à la position de l’Afrique dans le concert des nations et surtout dans
l’économie mondiale. Celle-ci est caractérisée par la globalisation qui est une
situation d’interdépendance croissante et d’extraversion croissante des
économies nationales. On est dans un cadre où toutes les économies sont
interdépendantes dans tous les aspects de la vie humaine. Même si l’Afrique
demeure marginalisée dans ce marché dynamique », a-t-il expliqué. Pour le
Pr. Dieng, les principaux atouts de l’Afrique demeurent ses richesses naturelles
et sa vitalité démographique. Ces 2 éléments, en principe, devaient constituer
une rampe de lancement pour son essor économique. Mais les contraintes, aussi
bien intrinsèques qu’extrinsèques sont trop prégnantes.
Au titre des contraintes intrinsèques, il a notamment cité la mauvaise gouvernance économique, l’exiguïté des marchés nationaux et le déficit d’infrastructures, l’instabilité politique et sociale, la puissance des réseaux informels.
Au titre des contraintes intrinsèques, il a notamment cité la mauvaise gouvernance économique, l’exiguïté des marchés nationaux et le déficit d’infrastructures, l’instabilité politique et sociale, la puissance des réseaux informels.
Même s’il reconnaît que le secteur informel joue un rôle crucial
en Afrique car il remédie en partie la faillite des Etats dans leur
mission de service et permet aux chômeurs d’avoir une activité génératrice de
revenus. Quant aux contraintes extrinsèques, l’agrégé en Economie indexe
le fardeau de la dette, le diktat des bailleurs de fonds, la vulnérabilité de
l’Afrique aux chocs externes, le protectionnisme déguisé des pays développés,
la gouvernance mondiale en défaveur des pays africains, les accords tacites
entre les grandes puissances pour diriger les institutions financières
mondiales la détérioration des termes de l’échange et la polarisation des
échanges dominée par le triade Etats-Unis-Union Européenne-Japon.
Elhadji Ibrahima THIAM
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