jeudi 14 février 2013

Avis aux promoteurs : Une nécessaire convergence entre les secteurs Télécoms et Banque en Afrique

En Afrique, les paiements effectués via la téléphonie mobile, en forte croissance, changent la vie et les habitudes de toute une population qui n’a accès ni aux banques ni aux services financiers.

Il est un continent où subsistent encore de forts réservoirs de croissance... En Afrique, opérateurs de téléphonie mobile et banques s’activent de concert sur un gisement d’opportunités exceptionnel et en forte expansion : les paiements effectués via la téléphonie mobile. En effet, dans de nombreuses régions africaines, les infrastructures bancaires physiques sont inexistantes. Cela complique considérablement la vie quotidienne d’une population importante composée d'agriculteurs, de commerçants, d'artisans et de PME. Or cette population non bancarisée a besoin d’accéder non seulement à des services de paiement pour régler par exemple des dépenses d’épicerie ou d'habillement, des frais de scolarité, des factures d’entreprises de services publics mais aussi à des services financiers classiques (virements, épargne,...).

Des modes de vie transformés par la téléphonie mobile

Désormais, grâce au téléphone portable, les africains peuvent payer des produits, transférer des fondsaccéder à des prêts et à la micro-finance sans avoir à transporter ni à conserver physiquement des espèces. La révolution numérique mobile est donc synonyme de progrès au sens large : elle améliore l’inclusion sociale et les conditions de vie d’une grande partie de la population. Cela explique d’ailleurs la croissance soutenue du taux de pénétration de la téléphonie mobile en Afrique (45,2 % en 2010 selon l’union internationale des télécommunications).

Des services financiers pilotés par les opérateurs de téléphonie mobile

Alors qu'en Europe, les paiements par téléphonie mobile sont un service peu rentable et considéré comme accessoire par les consommateurs, en Afrique ils rencontrent un franc succès pour les raisons que nous venons d’évoquer.
Ces systèmes de paiement par téléphonie mobile peuvent être proposés soit par des banques, soit directement par des opérateurs de téléphonie mobile. En Afrique, c'est le second modèle dit « non bancaire » qui prévaut largement. Dans ce modèle, il n’existe aucune relation contractuelle directe avec une institution financière et les opérateurs de téléphonie gèrent directement les comptes et les soldes bancaires des clients pendant que les banques conservent simplement les dépôts.

Une nécessaire convergence entre les secteurs Telecoms et Banque

Compte tenu de l’étendue et de la croissance de ce marché, les partenariats entre opérateurs de téléphonie mobile et les banques s'accélèrent. Toutefois, dans l’euphorie de ces nouvelles opportunités, il ne faudrait pas sous-estimer, voire oublier, les difficultés qui les accompagnent. La convergence entre le secteur des télécommunications et le secteur bancaire fait apparaitre des questions d’ordre réglementaire, en particulier sur la protection des consommateurs. Mais il existe des risques d’autres natures : comment sauvegarder les fonds des clients détenus par voie électronique ? Comment réduire les risques de fraude des agents ? Comment garantir la sûreté et la fiabilité des services ? etc. Autant de questions qui nécessitent des réponses adaptées.
Sous réserve de bien mesurer ces difficultés et de mettre en place les contrôles adéquats pour limiter les risques, les opérateurs de téléphonie mobile sont donc promis à un bel avenir en Afrique !

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